De la possibilité d’emplois supplémentaires

Les candidats en droit privé ont été avisés de la « possibilité d’emplois supplémentaires », et donc de la création d’une éventuelle « liste complémentaire », par cette note.

Nous avouons ne pas savoir exactement d’où viennent ces emplois. Nos esprits prompts à exagérer les stratagèmes des thuriféraires du concours se demandent s’il ne s’agit pas d’une manœuvre destinée à biaiser (au moins pour la première année), le calcul du contingent d’emploi offert aux autres voies. (Tout comme le faible nombre de qualifiés PR au CNU en droit privé comme en droit public, selon la procédure 46-1, ressemble à s’y méprendre à un message adressé, selon lequel il n’y aurait pas le vivier suffisant de professeurs potentiels, hors agreg).

Mais sans doute sommes nous dans l’erreur, et nos lecteurs qui auraient des informations nous obligeraient en nous les révélant.

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12 comments on “De la possibilité d’emplois supplémentaires
  1. Cadoudal dit :

    Chassez le naturel…

    • Boz dit :

      Le bloc pro-agrég n’est pas raisonnable en torpillant le 46-1 et en ne jouant pas le jeu. Ceux qui réclament la suppression totale n’ont finalement pas tout à fait tort…

  2. Diderot dit :

    Finalement la montagne a accouché d’une souris ! l’article 46-1 attendu comme le messie par certains a été renié par les défenseurs les plus farouches de l’agreg qui ont envoyé un message clair: l’agreg externe reste « la voie noble » pour devenir professeur. Comment va réagir le ministère à ce pied de nez ?

  3. Montesquiou dit :

    Un communiqué du SNESUP avec lequel je suis entièrement d’accord. J’espère que l’attitude de l’actuel CNU, qui tend à vouloir maintenir le rôle principal de l’agrégation pour l’accès au professorat et à faire du 46-1 une voie très exceptionnelle, sera fatale pour l’agrégation. Sur les 178 maîtres de conférences, il y en avait bien plus de 14 à mériter cette qualification qui même si elle ne l’aurait pas permis d’avoir un poste immédiatement aurait au moins eu le mérite de reconnaître le travail accompli depuis plusieurs années. Certains maîtres de conférences ont démissionné de leurs responsabilités administratives et jurent qu’on ne les y reprendra plus. Si un grand nombre de maîtres de conférences en font autant, gageons que plusieurs facultés auront beaucoup de mal à fonctionner (v. aussi : https://histoiresduniversites.wordpress.com/2015/03/13/des-juristes-font-fi-de-la-loi/).

    Communiqué du SNESUP-FSU sur la procédure de qualification « dite du 46-1 » en Droit.

    Les sections CNU 01 (droit privé), 02 (droit public), 03 (histoire du droit) et 04 (science politique) sont normalement soumises à un régime commun, ces quatre sections appartenant au groupe 1 des sections du CNU.

    Pour la première année, ces sections devaient procéder à la qualification aux fonctions de professeur. Les résultats de sections 01 et 02 laissent perplexes : en section 01, sur 170 dossiers examinés, 14 sont qualifiés, en section 02 sur 110 dossiers, 9 sont qualifiés. Soit des taux de qualification encore jamais vus ! Les candidats à la qualification professeur, pour la presque totalité d’entre eux des maîtres de conférences en poste, sont-ils donc si mauvais ?

    Le SNESUP-FSU rappelle que la procédure de qualification ne doit pas être une « agrégation bis » mais une vérification des aptitudes des candidats aux fonctions de professeur, tenant compte de l’ensemble des fonctions qui constituent notre métier (recherche, enseignement, diffusion scientifique, responsabilités administratives, et investissement dans l’établissement).

    Ces résultats sont des signaux très négatifs envoyés aux maîtres de conférences car ils signifient une absence de perspective d’évolution professionnelle pour les maîtres de conférences dans ces sections, contrairement à ce qui existe dans les autres sections du CNU et, plus généralement, dans les autres métiers de la fonction publique.

    En outre, dans ces sections, des postes sont ouverts pour la première fois dans les établissements au titre du concours dit du « 46-1 » : 7 postes en section 01 et 13 postes en section 02. Le nombre de candidats qualifiés étant excessivement faible, il est possible (en section 01) et même certain (en section 02) que tous ces postes ne soient pas pourvus et de nombreux enseignements devront continuer à être assurés par des enseignants non titulaires !

    C’est un message désastreux vis à vis du ministère, alors que la lutte contre la précarité grandissante dans l’enseignement supérieur devrait être une priorité.

    Paris, le 13 mars 2015

  4. Montesquiou dit :

    En complément du précédent mail, le pourcentage de qualification 46-1 pour les sections 5 et 6 (section 5 où il a été également pour la première fois fait application de l’article 46-1) :

    Nombre total de candidats : 232

    Nombre de dossiers irrecevables : 3

    Nombre de dossiers non traités : 22

    Nombre de dossiers traités : 210

    Nombre de candidat-e-s qualifié-e-s : 120

    Nombre de candidat-e-s non qualifié-e-s : 87

    Pourcentage de candidat-e-s qualifié-e-s (par rapport au nombre de dossiers traités) : 57,1 %

    Le taux de qualification en section 6 (gestion) s’est établi à 30,7 % (62 candidats qualifiés sur 202 dossiers traités, et 217 candidatures).

    Pour la section 1, nous sommes à un taux de qualification de 8 %. Ridicule.

    • La question est là. Le Ministère se devrait de réagir à ce qui semble bien être un affront direct pour lui. Le masque est tombé. Chacun voit maintenant qu’il est impossible de discuter avec les défenseurs de l’agrégation. Nous, nous le savions depuis longtemps, puisque nous devons malheureusement supporter leur comportement odieux, leur condescendance, et, comble de l’ironie, leurs leçons de morale. Mais, désormais, chacun peut voir où se trouve la vérité.

      • Cadoudal dit :

        Je souscris globalement à ces commentaires. Simplement, c’est peut-être une réflexion plus large qu’il faudrait ouvrir s’agissant des pratiques de qualification dans les sections 01 et 02, qualification des MCF incluse. On sait, par exemple, que ces deux sections (surtout la 02) sont très malthusiennes par nature, et que les critères de sélection sont relativement opaques, ce qui alimente parfois des soupçons (fondés ou pas, chacun jugera). De ce point de vue, plus que d’exiger formellement une augmentation du taux de qualification, ne faudrait-il pas imposer à chaque section de préciser clairement ses critères et sa politique par avance ?

        • Montesquiou dit :

          Les critères sont clairement précisés sur le site du CNU 01 (http://www.cpcnu.fr/web/cnu-section-01/recommandation-pr). Ce n’est donc pas un problème de critères mais de volonté de faire de l’article 46-1 une voie d’exception, ce qu’il n’est pas dans les autres sections, pour maintenir l’agrégation dans son rôle principale de pourvoyeuse de professeurs et de fossoyeuse du 46-1.
          A titre indicatif, un extrait d’un des rapports du ministère sur le passage du statut de MCF à celui de professeur pour toutes les sections (http://cache.media.education.gouv.fr/file/statistiques/09/8/Origine2014_FINAL2_395098.pdf) :
          Pour les professeurs des universités (PR) :
          « La plupart des PR recrutés en 2014 (9 sur 10) avaient le statut de MCF l’année précédente. Dans les carrières universitaires, le passage par le statut de MCF pour accéder au professorat tend de plus en plus à devenir la norme. Le corps des PR apparaît donc comme un corps de promotion des MCF.
          La quasi-totalité des PR ont été recrutés au sein de deux grandes familles disciplinaires : Sciences- Techniques et Lettres-Sciences humaines. La famille disciplinaire Droit-Économie-Gestion se distingue des autres pour le recrutement des PR en organisant des concours spécifiques dits « d’agrégation de l’enseignement supérieur »…
          Relativement stable dans le temps, l’âge moyen de recrutement des PR est d’à peu près 44 ans. Les PR ont passé 12 ans comme MCF en moyenne – pour ceux qui l’ont été – avant d’être recrutés. Les PR agrégés par concours externe sont recrutés nettement plus jeunes que les autres (vers 34 ans) ».

  5. Doutes dit :

    La CPU (Conférence des Présidents d’Université) s’insurge contre le faible taux de qualification en sections 01 et 02 : http://www.cpu.fr/actualite/faible-taux-de-qualification-dans-les-sections-01-et-02-oui-on-peut-sinterroger/

    En réalité, on peut aussi se demander si le faible taux de qualifiés (d’environ 7% en section 01 apparemment) n’est pas lié, également, au (trop) faible nombre de postes mis au recrutement 46-1.

    Pour obtenir un basculement vers une voie normale de recrutement, voire une voie privilégiée de recrutement, sous l’égide du 46-1, les facultés ne devraient-elles pas éviter de mettre des postes au 46-3, voie longue historique, qui a pour défaut majeur d’impliquer une decision de recrutement prise localement comme première et déterminante étape du processus (et les critiques qui y sont associées)?

    Et pour éviter les critiques de localisme souvent prêtés à ces voies de recrutement, ne faudrait-il pas plus généralement suivre l’exemple de l’Ecole d’Economie de Toulouse qui ne recrute pas ses locaux (l’Université de Toulouse, plus généralement, recommande dorénavant de ne pas privilégier les recrutements locaux)? .

    • Merci pour ce lien, cette publication nous avait échappé.

      Vous évoquez le faible nombre de postes mis au 46-1; l’un des problèmes du contingentement est lui suivant. Si une fac, petite ou de taille moyenne a absolument besoin de pourvoir un poste de PR, ne pas le mettre à l’agrégation risque de lui valoir une réponse du ministère du type « contingent atteint, redemandez le poste l’année prochaine »… soit plus de deux ans entre première demande de poste et le recrutement effectif… D’où le choix dans certaines facs, par sécurité plus par conviction, de mettre un poste à l’agrégation.

      Quant au 46-3, nous sommes d’avis, sur ce blog, que cette voie devrait être fermée, comme l’a été l’agrégation dite interne, au profit de la seule voie de droit commun, ou voie « normale » pour le communiqué de la CPU.

      Pour ce qui est de la prohibition des recrutements locaux, l’idée est intéressante; elle est mise en oeuvre au Québec par exemple. Elle pourrait jouer tant pour les PR que pour les MCF: si je passe mon Master dans l’université A, ma thèse dans l’université B, tout en étant Ater sur la fin de thèse dans l’université C, puis post-doc à D… où suis-je local? Et si j’ai en plus une codirection de thèse avec un directeur dans une autre université? Et si le collège doctoral auquel j’appartiens est rattaché à une autre université? Puis-je candidater dans une autre faculté de l’université dont je suis « local »?
      Cette prohibition pourrait toutefois sembler inutile, si 1) le filtre du CNU est efficace, sérieux et non biaisé (pas de scandale à recruter localement en bon EC); 2) les extérieurs d’une commission de spé ne sont pas des marionnettes manipulées par les locaux; 3) les universités, dotées d’une réelle autonomie, n’ont aucun intérêt à recruter une brêle locale pour services rendus, par exemple. Néanmoins, le roulement qu’imposerait une telle règle est intéressant.

      Une stat: sur les 154 inscrits au concours d’agreg qui se déroule, qui étaient, au moment de leur inscription (donc au printemps 2014) en poste de MCF, 41 seulement avaient soutenu leur thèse dans leur université d’exercice. Cette proportion n’est pas très élevée (et l’est bien moins encore parmi les auteurs de ce blog…). Certaines universités de distinguent toutefois: parmi cette liste, 100% des MCF en poste à Paris I, Paris II ou Aix-Marseille ont soutenu leur thèse dans cette même université (mais je sais, c’est normal, c’est là que sont les meilleurs).

    • Cadoudal dit :

      L’interdiction du localisme peut être une suggestion pertinente. D’ailleurs, il n’y a pas que l’école d’économie de Toulouse qui pratique cette règle : il me semble que tous les labos d’économie ayant une tutelle CNRS la pratiquent depuis une bonne décennie.

  6. finitto dit :

    Ci-joint un billet trouvé sur le blog d’un professeur de Lyon, qui donne aussi matière à réfléchir sur la suppression de l’agregation : http://jurexpat.blog.lemonde.fr/2014/09/26/quelques-rumeurs-sur-lavenir-de-lagregation/

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